La pluie Royale

Publié le par Emilie & Hervé

Si les temples sont ornés de Naga (serpent céleste), c'est que les croyances ancestrales le disent pourvoyeur de pluie. Le Naga étant parfois faignant, la Thaïlande n'est pas épargnée par la sécheresse. Si bien que le Roi lui-même a du prendre les choses en main.
Coup de bol, le roi Bhumibol Adulyadej est passionné de sciences et d'agronomie et détient un brevet de pluie artificielle.
La pluie artificielle est obtenue en saupoudrant les nuages de paillettes de glace carbonique ou en faisant monter vers eux des fumées d'iodure d'argent qui provoquent la condensation de la vapeur d'eau.
La pluie royale, elle, serait provoquée par deux avions qui, selon la technique dite "du super-sandwich", créent des nuages froids et chauds à différentes altitudes afin d'arroser des surfaces plus vastes, et avec une précision plus grande, que les autres méthodes connues.
A noter qu'à 75 ans, le roi en est à son quatrième brevet : il a notamment fait breveter une méthode d'oxygénation constante de l'eau, une autre d'utilisation de l'huile de palme comme carburant alternatif pour les moteurs diesel.
Il semblerait que cette passion pour la potamologie (Etude des eaux courantes. Qu'est ce qu'on en apprend sur ce blog!) ne soit pas uniquement une lubie thaïlandaise. Les expérience sont multiples: Grèce, Madagascar, Maroc, Arabie Saoudite, Chine et même la France.
Mais comme d'habitude, ce sont les américains qui les premiers ont joué aux apprentis sorciers. Le procédé a été testé pour la première fois en 1947 à la suite d'une intense sécheresse en Amérique du Nord. Un certain Curt Ebert, météorologiste américain, décide d'entreprendre une expérience. Avec son petit avion, il grimpe au-dessus des nuages et les saupoudre de paillettes de glace carbonique. Il réussit ainsi à provoquer des chutes de pluie. Mais les nords américains ne cesseront pas de nous amuser, car en réussissant cet exploit, il a du même coup soulevé un délicat problème juridique. Des Canadiens l'accuseront en effet d'avoir "volé" une pluie qui, faute d'arroser l'Etat de New York, serait fatalement tombée, à leur avis, sur leur propre pays.
Il semblerait cependant que le procédé soit couteux et ne règle pas le problème définitivement dans la mesure où il requiert des conditions météorologiques bien déterminées. Par ailleurs, les pluies provoquées ne sont pas assez intenses pour stoper une profonde sécheresse.

Tout ça pour dire, que les touristes qui profitent actuellement du ciel bleu de Phuket (au lieu de la pluie de saison de Bangkok) ont du être étonnés la semaine dernière en essuyant une averse qui semblait venir de nulle part...
Ceci explique cela.

Publié dans Vivre à Bangkok

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